Directive sur le secret des affaires : vos données seront-elles mieux protégées?
La directive sur le secret des affaires suffira-t-elle à protéger vos brevets, vos savoir-faire, vos innovations, vos fichiers clients ou vos documents financier et comptables? Le but du texte adopté la semaine dernière est officiellement de protéger les entreprises contre l’espionnage économique et industriel en leur permettant, en cas de vol ou d’utilisation illégales d’informations confidentielles, de demander réparation auprès des tribunaux européens.
Mais est-ce bien suffisant?
Classé « Secret économique »
Comme il existe une classification « secret défense » en matière de défense nationale, les entreprises ont aujourd’hui besoin d’une classification « secret économique » qui constituerait un véritable socle de protection destiné à faire face à l’accroissement des vols de données dans un contexte fortement concurrentiel.
Constance Le Grip, rapporteuse du projet souligne en effet qu’il s’agit avec cette directive de « lutter contre l’espionnage économique et industriel, le pillage dont sont victimes nos entreprises européennes, protéger notre innovation et notre recherche, défendre notre compétitivité européenne. »
Or si en matière de défense, l’armée est plutôt bien équipée techniquement pour maintenir ce « secret défense » et faire face à la cyberguerre mondiale grâce à des systèmes de cryptage, de contrôle et de traçabilité, force est de constater que les entreprises sont bien souvent moins préparées face à la menace d’une cyberguerre économique dont les batailles perdues émaillent aujourd’hui l’actualité.
Renforcer la sécurisation des données, pour les entreprises, et particulièrement l’accès à celles-ci est une priorité à laquelle peuvent aujourd’hui répondre les solutions de Privileged Access Management (Gestion des accès à privilèges).
Protéger l’information face à la concurrence mondiale
Protéger l’information, dans un monde de concurrence économique fondé sur l’économie de marché, est aujourd’hui devenu vital pour sauvegarder nos secteurs d’excellence, protéger tout autant les idées que les stratégies des entreprises, et conséquemment maintenir l’emploi des salariés et la croissance économique.
N’en déplaise aux partisans de la transparence absolue, dans un monde en guerre économique, l’Europe devait se doter d’un arsenal similaire à celui dont disposent Chinois ou Américains. C’est l’objectif premier de la Directive sur le secret des affaires. Mais ne faudrait-il pas aller plus loin?
Administrer la preuve et identifier les responsables
Le volet juridique n’est qu’un point de départ. A quoi sert de dire la loi, si les les moyens ne sont pas mis en œuvre pour que justice soit rendue.
Il ne sert à rien à une entreprise d’être juridiquement protégée si elle ne dispose pas en amont des outils lui permettant l’administration de la preuve d’un vol de données, et en aval de justifier la décision de poursuivre et de sanctionner les responsables.
Être en mesure de prouver la fuite d’information peut s’avérer complexe sans outils permettant de tracer les opérations et de détecter les incidents au sein des systèmes d’informations.
Être en mesure de poursuivre les responsables, en apportant la preuve de leur culpabilité, n’est pas non plus évident, a plus forte raison si les comptes à privilèges sont partagés, ou que les mots de passe ne sont pas sécurisés.
Faute d’imputabilité « technique », votre action en justice risque fort d’être coûteuse et inutile.
Des solutions de gestion des utilisateurs à privilèges (PUM) comme WAB Suite permettent à la fois de contrôler les accès, de gérer les mots de passe et de tracer les opérations d’administration, permettant l’imputabilité de toutes les connexions et la constitution d’une piste d’audit fiable.
Des solutions pour protéger l’information, avant qu’il ne soit trop tard…
La vrai protection de l’information n’arrive pas post-festum.
Une fois que le vol de données a eu lieu, pour peu qu’il ait été repéré… Il ne reste plus qu’à pleurer ou à invoquer la nouvelle directive européenne, ce qui revient pratiquement au même. Investir dans la bonne solution de sécurité informatique sera toujours moins coûteux qu’un cabinet d’avocat.
WAB Suite peut vous permettre d’économiser sur le juridique tout en renforçant votre système d’information face aux menaces externes et internes.
La question des lanceurs d’alerte, une question de… curseur
Pour ne pas passer pour un cynique défenseur de l’opacité et de la « raison économique », il me faut évoquer la question des lanceurs d’alertes.
La directive européenne devrait permettre de protéger les lanceurs d’alerte, tout en permettant de poursuivre les criminels, … et c’est là qu’elle fait débat.
L’affaire des Panama Papers, par exemple, n’aurait pu émerger après le 13 avril car elle tombe désormais sous le coup de la directive européenne. En effet, parmi les informations révélées beaucoup ne concernent pas des pratiques illégales, mais parfois immorales ou scandaleuses pour le profane (j’entend par là le contribuable qui n’a pas le loisir de pratiquer l’optimisation fiscale). Les informations dévoilées par l’affaire Luxleaks, quant à elles, relèvent du secret bancaire et sont protégées par la loi luxembourgeoise. Les exemples sont nombreux où la vérité est parfois choquante mais pas toujours illégale…
Même si selon le texte voté « la protection des secrets d’affaires ne devrait dès lors pas s’étendre aux cas où la divulgation d’un secret d’affaires sert l’intérêt public, dans la mesure où elle permet de révéler une faute professionnelle ou une autre faute ou une activité illégale directement pertinentes », la définition de l’intérêt public pose question.
Question de curseur…
Il apparaît clairement que la directive européenne sur le secret des affaires ne protège pas les lanceurs d’alerte mais renforce bien plutôt l’arsenal juridique permettant de poursuivre sans distinction le vol de données, qu’il ait des motifs crapuleux ou vertueux. Il appartiendra ensuite aux tribunaux compétents de séparer en toute impartialité le bon grain de l’ivraie.
Le secret est un pouvoir
Pour nous, la meilleure façon de ne pas s’exposer à voir se multiplier les lanceurs d’alerte (ou de fausse alerte), c’est déjà que l’information soit assez cloisonnée et contrôlée pour que, par exemple, le jeune idéaliste qui travaille au bureau d’étude et design n’ait pas accès aux documents stratégiques et financiers de l’entreprise, rédigés par des gens dénués de cœur n’ayant pour maître mot que le ROI…
En effet, toute organisation repose sur une part de secret et de dissimulation. Elle est constitutive et hiérarchisante, elle garantit son pouvoir face à ce qui n’est pas elle : concurrents, état, marchés financiers… Si cette idée dérange, elle n’est pourtant pas nouvelle,
Lao Tseu disait « les armes du pouvoir ne se laissent point voir ».
A méditer.
Ou bien téléchargez sans attendre la version d’essai de WAB Suite et protégez vos secrets les plus précieux…